« Les employés municipaux ne sont responsables ni de la situation financière de la ville, ni du sureffectif actuel des agents communaux. Il ne saurait être question de leur faire payer le prix fort » !
Daniel Duquenne, le 24 juin 2009
Etait-ce un vœu pieux ? C’est en tous cas l’impression que cela nous donne aujourd’hui aux vues des pleines charrettes de ruptures de contrat qu’engage la municipalité. De nombreux cas nous sont parvenus, mais les victimes n’osent pas briser l’omerta, par peur de représailles. Toutefois, l’un d’entre eux, a osé nous contacter pour attirer l’attention sur sa situation personnelle. Nous nous sommes donc fait un devoir de lui prêter une oreille attentive et citoyenne.
DLR14ème : Vous nous avez alertés sur votre situation présente auprès de votre employeur ! Pourriez – vous nous décrire votre parcours professionnel ?
Gérard Occre : J’ai occupé un poste dans une entreprise privée qui a déposé le bilan. En mars 2008, j’intégrai les effectifs de la commune comme agent dans la brigade de nuit. Par la suite, j’eu l’opportunité d'obtenir une mutation à l’Espace F. Mitterand où mes collègues ont apprécié mes compétences professionnelles. Vers la fin de l’année 2008, la DRH me proposa de reprendre le poste de concierge qui se libérait au Foyer Pasteur. Je pris mes nouvelles fonctions en janvier 2009. Ma hiérarchie n’eut jamais à regretter son choix, ni à redire sur mes aptitudes.
DLR14ème : Sous quelles formes de contrat, étiez vous embauché en mairie ?
G.O. : J’ai accompli à ce jour 12 CDD, certain à mi/temps. Le 14 décembre 2009, je signais mon 4ème contrat pour une période allant du 19/10/2009 au 31/12/2010. Puis, en octobre 2009, un nouveau contrat arriva avec une date butoir fixée à février 2010 puis un autre reportant l’échéance au 30 avril 2010. A cette date plus rien ne me fut transmis.
DLR14ème : Quand avez-vous été informé de la fin de votre contrat ?
G.O. : Le 30 mars 2010, Mme Chantal Vendeville m’annonçait par courrier que mon contrat s’achevait le 30 avril !
DLR14ème : Vous ne vous y attendiez pas apparemment ?
G. O. : Non, pas vraiment, d’autant plus que le 25 février 2010, mon employeur m’avait fait passer une visite médicale qui confirmait mon aptitude à occuper ce poste.
DLR14ème : Le CCAS voulait donc vous octroyer définitivement ce poste de concierge ?
G.O. : Oui, puisque les résidents ne pouvant se passer des services de la conciergerie dans leur quotidien (maintenance, sécurité…) et surtout de ma présence la nuit en cas d’urgence !
DLR14ème : Ces résidants justement, qu’en pensent – ils ?
G. O. : Ils ne comprennent pas et se sentent abandonnés. Ils avaient même fait circuler une pétition de soutien en ma faveur. Le personnel apporta également son soutien à ma cause malgré les pressions hiérarchiques.
DLR14ème : Que vous reproche justement cette hiérarchie pour mettre un terme aussi rapidement à votre contrat ?
G.O. : Ils m’ont dit que j’avais omis d’intervenir pour aider un résidant alors que je n’étais pas en activité puisque j’étais de congés ce jour là.
DLR14ème : Etre en congés vous dispensez t'il d’intervenir ?
G.O. : Logiquement oui, mais avant j’intervenais tout de même ! Ils me l’ont reproché et m'ont interdit pour l’avenir de le faire si je ne suis pas en activité pour des raisons salariales. J’ai appliqué cette consigne et on m’en fait grief aujourd’hui ! Je sais bien que lorsque l’on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage, mais là, tout de même, l’argument qu’ils m’opposent est vraiment sans fondements. D’ailleurs, j’ai le soutien de mon syndicat qui s’occupe de mon cas actuellement.
DLR14ème : Comment voyez – vous votre avenir ?
G.O. : Je suis très inquiet d’autant que ma hiérarchie m’a intimé l’ordre de « vider les lieux ». Cette conciergerie est mon seul domicile que je partage avec mon jeune fils. Je leur ai demandé d’appuyer ma demande de logement sur le secteur mais ils n’ont pas manifesté jusqu’ici de l’empressement à m’aider. A l’inverse, ils sont décidés à me faire évacuer ce domicile, en utilisant l’intimidation s’il le faut. Mais je suis déterminé à me défendre. Pour mon fils je m’accroche mais parfois, c’est très dur !
DLR 14ème : Quels sont vos sentiments aujourd’hui sur cette affaire ?
G.O. : Une impression de vide. Un dénie d’existence et un manque de reconnaissance de la part de mon employeur. J’avais apporté mon soutien à la liste de Daniel Duquenne en Juillet 2009 et celui – ci n’a même pas daigné répondre à mes appels à l’aide. Toutefois je ne leur porte pas rancunes, tous juste de l’amertume et beaucoup de désillusions.
Nous avons quitté Gérard Occre après avoir conforté son moral. En effet, bien qu’il essaie de le cacher pudiquement, son abattement et sa détresse sont bien réelles. Celà nous détermine d’autant plus à soutenir son combat. Nous suivrons sa situation de très prés.
Le comité local